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Les choix de portefeuille des épargnants sur le cycle boursier et le cycle de vie

Mercredi | 2013-04-19
B103

Eric YAYI – Alexis DIRER

Les épargnants d étenant des titres nanciers risqu es ont-ils tendance a investir à contretemps sur les march és boursiers, achetant au sommet et vendant dans les creux ? R éduisent-ils leur exposition au risque avec l’âge et en particulier à l’approche de la retraite ? Nous r épondons à ces deux questions à l’aide des donn ées d’un grand assureur fran cais répertoriant les souscriptions de contrats Madelin entre 2002 et 2009. Les souscripteurs peuvent placer leur épargne dans deux types de support : un fonds en euros compos é essentiellement de titres mon étaires quasi sans risque, et des fonds en unit és de compte repr ésentant des partsd’OPCVM investies en titres dont le rendement est risqu e.Nous montrons que la part du capital investie en unit es de compte est sensible a la conjonc-ture boursi ere, mais essentiellement a la date de souscription du contrat. Une fois la partinitiale s electionn ee, une forte inertie des choix de portefeuille est observ ee puisque les epar-gnants ne reviennent que tr es rarement sur la d ecision prise a l’ouverture. Nous constatonsune forte procyclicit e des choix d’investissement qui s’explique par une extrapolation de laperformance boursi ere r ecente. Les nouveaux souscripteurs ach etent des actifs risqu es lorsquela Bourse monte et cessent d’en acheter quand elle descend. Cela les conduit a d etenir unepart d’actifs risqu es minimum en 2004, au d ebut d’une phase de hausse de quatre ans etune part maximum en 2008 au d ebut de la chute boursi ere li ee a la crise nanci ere.Nous trouvons egalement que la part risqu ee d ecline de fa con r eguli ere avec l’^age une foistenus compte des e ets temps et en excluant les e ets g en eration. Le pro l par ^age d ecline egalement dans la con guration inverse (prise en compte des e ets g en eration et exclusiondes e ets temps) mais la baisse est moins accentu ee. Elle est en e et le produit de deuxph enom enes. D’une part le nombre d’ epargnants investissant dans des actifs risqu es tend as’accro^ tre avec l’^age. D’autre part, conditionnellement a investir, la part risqu ee diminueavec l’^age. Apr es une discussion de la plausibilit e des di erents e ets, nous estimons uneprobabilit e de d etention d’unit es de compte qui d ecro^ t avec l’^age d’environ 12 points depourcentage entre 40 et 60 ans, et une part investie en unit es de compte conditionnellement a d etenir une part positive qui d ecro^ t avec l’^age d’environ 6 points de pourcentage entre 40et 60 ans. La d ecroissance est trop faible pour amener la part investie a z ero a l’approchede la retraite.