Contrats ANR

Agence Nationale de la recherche

L’Agence nationale de la recherche (ANR) est un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. L’Agence met en œuvre le financement de la recherche sur projets, pour les opérateurs publics en coopération entre eux ou avec des entreprises.

BEcAUSeTerror

ANR PRC appel à projets générique 2016

Coordinateur : Daniel MIRZA
Montant total : 292 000 €
Montant LEO : 172 167 €
Durée : 01/10/2018 au 31/12/2023

Les actes de terrorisme dans le monde ont atteint des sommets dramatiques depuis 2010, passant de 10 000 à 15 000 incidents nationaux et transnationaux par an et faisant plus de 70 000 victimes directes en 2015 (soit le nombre total de morts et de blessés dans le monde). Le nombre d'incidents et celui des victimes ont été multipliés par plus de trois par rapport à la première décennie des années 2000.

Le projet de financement à ANR a un objectif : il interroge la manière dont les agents économiques (agents privés, autorités publiques, organisations criminelles) réagissent et interagissent suite aux activités terroristes, dans une perspective microéconomique et macroéconomique, dans le temps et l’espace. Une très grande partie de la littérature n’analyse pas en profondeur le micro-comportement des personnes face à la menace terroriste. Peu de structures théoriques se concentrent sur le comportement des autorités de lutte contre le terrorisme ou celui d'organisations terroristes. En particulier, on voudrait étudier comment les consommateurs, les ménages, les travailleurs et les employeurs modifient leur consommation, leurs investissements et leurs trajets professionnels, organisent leur vie privée et professionnelle ou établissent leurs plans de production et de recrutement. De plus, on aimerait évaluer les réactions supplémentaires qui surviennent lors de la mise en place de mesures de sécurité. Enfin et surtout, dans l’hypothèse où les activités terroristes pourraient être persistantes, l’objectif est de montrer comment toutes ces réactions peuvent fausser la répartition des ressources dans le temps, l’espace mais aussi entre les individus. En particulier, non seulement nous permettons une interaction des comportements des agents privés et publics à travers le temps et l’espace, mais nous examinons également comment, à leur tour, les activités économiques et terroristes peuvent être façonnées ensemble par ces décisions à long terme.

Le projet utilise principalement des données microéconomiques au niveau du ménage, de l'entreprise ou des employés.Dans certains projets, il utilise également des données aux niveaux géographiques les plus fins (par la géolocalisation ou le niveau des territoires français). La plupart de ces jeux de données sont nouveaux dans cette littérature. Il est important de noter que l'équipe de ce projet adopte une approche multidimensionnelle fondée sur les compétences complémentaires des membres de l’équipe, comprenant l’économie des conflits, la microéconomie, l’économie du commerce et l’environnement / transports, les études culturelles et l’économie des ménages, afin de fournir un compte rendu théorique et empirique précis de l’impact économique d'attaques terroristes.

L'équipe du LEO porteuse du projet est constituée de Daniel MIRZA (Coordinateur du projet), Francesco MAGRIS et un doctorant pour lequel l'ANR offre un financement. Un ou deux autres chercheurs du LEO pourront également se joindre au projet. L'Ecole d'Economie de Paris est partenaire de ce projet avec Elena STANCANELLI (Chercheure CNRS), Thierry VERDIER (Directeur de recherche, ingénieur des Mines) et Mouez FODHA (Professeur à Paris 1).

CaLiBank

ANR PRC appel à projets générique 2019

Coordinateur : Amine TARRAZI (LAPE, Université de Limoges)
Responsable scientifique LEO : Sessi TOKPAVI
Montant total : 296 076 €
Montant LEO : 109 080 €
Durée : 01/10/2019 au 31/03/2023

La crise financière mondiale de 2007-2009 a révélé de nombreuses défaillances dans la façon dont les systèmes bancaires étaient régulés. En réponse aux graves dysfonctionnements rencontrés par les établissements bancaires, principalement occidentaux, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire a redéfini et renforcé les contraintes réglementaires auxquelles les banques sont soumises (accords de Bâle III).

Bâle III introduit pour la première fois des contraintes de liquidité pour garantir que les banques détiennent suffisamment d'actifs liquides pour résister à d'éventuelles ruées des créanciers en périodes de crise. Ces règles viennent se rajouter aux contraintes de capital qui sont elles-mêmes plus sévères qu'auparavant et ce en particulier pour les très grandes banques, dites systémiques. Le projet CaLiBank porte sur la façon dont les banques vont s’adapter et réagir aux nouvelles règles strictes de liquidité et de capital définies par l'accord de Bâle III. Vont-elles réduire leur financement à l'économie ? Vont-elles développer des activités moins risquées ou plus risquées ?

Le projet évaluera l’impact de ces nouvelles contraintes sur l’activité d’intermédiation des banques qui est vitale pour l’innovation et la croissance. Une attention particulière sera accordée à la réaction des banques systémiques à des exigences de capital plus élevées en présence des nouvelles contraintes de liquidité. Ces banques géantes peuvent en effet faire peser une menace importante sur l'économie mondiale. Ce projet sera mené à bien par un consortium de deux équipes françaises (LAPE, Université de Limoges et LEO, Université d'Orléans) aux compétences reconnues dans le domaine de la banque et finance et de l’économétrie financière ainsi que par des chercheurs d’Europe et des Etats-Unis experts en économie bancaire. Au-delà de ces objectifs scientifiques, le projet CaLiBank vise aussi à promouvoir la reproductibilité de la recherche dans le domaine de la Finance. Enfin, CaLiBank inclut une formation doctorale et deux universités d'été dans les domaines Banque, Finance et Econométrie financière destinées aux doctorants des deux partenaires.

MLEforRisk

ANR PRC appel à projets générique 2021

Coordinateur : Christophe HURLIN
Equipes concernées : LEO, AMSE, CREST et DRM Paris Dauphine
Montant total : 393 120€
Montant LEO : 110 880€
Durée : 01/10/21 au 28/02/24

L'utilisation de l'intelligence artificielle et de l'apprentissage automatique (Machine Learning ou ML) par les banques et les Fintechs est l'un des changements technologiques les plus importants du secteur financier observés au cours des dernières décennies. Ces nouvelles technologies apparaissent très prometteuses pour de nombreuses activités financières mais elles soulèvent également de nouveaux défis.

Dans ce contexte, le projet MLEforRisk vise à mieux comprendre l'utilité de la combinaison de l'économétrie et du ML pour la mesure des risques financiers. Ce projet a pour ambition de fournir une étude rigoureuse des avantages et des limites de ces deux approches dans le domaine de la gestion des risques qui constitue l’activité centrale de l’industrie financière. MLEforRisk est un projet multidisciplinaire dans les domaines de la finance et de l'économétrie financière qui réunit des chercheurs débutants et confirmés en gestion, économie, mathématiques appliquées et data science appartenant aux équipes du CREST (ENSAE), de l’AMSE (Université Aix-Marseille), de DRM (Université Paris Dauphine) et LEO (Université d’Orléans).

Le projet s’articule autour de cinq objectifs méthodologiques en rapport avec la modélisation des risques de crédit, de marché et de liquidité. Dans le contexte du risque de crédit, l’objectif est de développer des approches hybrides de modélisation du risque de crédit en combinant économétrie et ML afin de dépasser l’arbitrage entre interprétabilité et performances prédictives. Parallèlement, l'utilisation du ML dans le domaine du crédit suscite un débat sur les potentiels biais de discrimination que ces algorithmes pourraient générer en désavantageant systématiquement certains groupes d’emprunteurs. Notre objectif est de développer des méthodes statistiques permettant de tester l’équité algorithmique des modèles de risque de crédit et de réduire l’importance de ces biais.

Dans le domaine du risque de marché, le projet vise à combiner les techniques de ML et des modélisations économétriques avancées dans le but d’améliorer la prévision des mesures de risque conditionnel associées à la détention d’un portefeuille d’actifs. Notre objectif est de proposer de nouvelles approches hybrides pour la modélisation de la matrice de variance conditionnelle des rendements ou de son inverse, appelée matrice de précision. Ces méthodes d’estimation seront conçues dans la perspective de portefeuilles de grande dimension pour lesquels le nombre d’actifs peut dépasser très largement le nombre d’observations temporelles disponibles pour estimer ces moments.

Enfin pour ce qui concerne le risque de liquidité, nous partons du constat que le développement des indices de marché alternatifs et l'investissement factoriel modifient sensiblement la dynamique des volumes échangés sur les marchés en accroissant notamment les dépendances et les effets de réseaux. Notre objectif est de prendre en compte ces effets afin d’améliorer la mesure du risque de liquidité tout en limitant la dimension des modèles économétriques grâce à des techniques de ML.

Le projet MLEforRisk vise à constituer un réseau de recherche et de formation doctorale pour les jeunes chercheurs spécialisés en économétrie financière. Il vise en outre à promouvoir une recherche reproductible. L'ensemble des codes et des données produits dans le cadre du projet certifiés par cascad, la première agence de certification pour le code et les données scientifiques.